05 novembre 2008

On joue au docteur?

Ce matin, je suis allée à l'hôpital. Je devais subir une chirurgie mineure - une sorte de nodule, de kyste ou je ne sais trop qui encombre ma plantureuse poitrine depuis quelques mois et que je désirais me faire enlever.

Comme à peu près tout le monde, je n'aime pas les hôpitaux. Ça me stresse de mettre les pieds là, même quand c'est pour rendre visite à quelqu'un. Je me sens automatiquement malade, dès que je passe la porte d'entrée de ces usines à microbes. L'air goutte l'alcool à friction 70%, la couleur des murs - Jaune vomi, SICO numéro 14657 et Vert-de-gris tirant sur le kaki-gastro, BÉTONEL numéro 89623- est drôlement semblable à celle des visages des patients, qui arborent tous une mine d'enterrement. Je me perds toujours dans les corridors labyrinthiques, ne comprenant rien aux panneaux censés me guider. Et cette odeur, incapable de dire ce que c'est - un mélange de formol, de Purel, de café-qui-vient-des-machines-pis-qui-goutte-le-caliss et de vieux restes de boucane de cigarettes, dont les murs sont restés imprégnés, même si ça fait des décennies qu'on ne fume plus dans les hôpitaux. Non, vraiment, je n'aime pas ces endroits.

Mais, comme je suis dotée d'un courage légendaire, j'ai vaincu ma frousse et mon dégoût et je me suis rendue à mon rendez-vous. Je suis arrivée pile poil à l'heure, ce qui est surprenant, puisque j'étais convoquée pour 7h30 et que 7h30, c'est l'heure où, normalement, j'entre dans ma phase de sommeil paradoxal. Ce matin, pas de paresse: je me suis tirée du lit à 6h30, j'ai pris une douche, engranger une banane, siphonner un jus de fruits et enfourché ma bicyclette. 7h28, j'étais essoufflée, mais présente au poste. Ding! Ding! Ding! Madame la réceptionniste! Je suis là! Puis-je-voir-le-docteur-et-m'en-aller-au-plus-sacrant-merci!

On m'a remis une splendide jaquette bleue - Prada, Collection automne-hiver 2008 -, des pantoufles tout aussi splendides et tout aussi bleues - signées Chanel - et un sac de plastique dans lequel mettre mes effets personnels - celui-là n'était pas griffé par contre. Accoutrée comme la chienne à Jacques - j'vous jure que Jacques, il se payait ma gueule oui! Jamais il n'avait vu sa chienne habillé aussi sexy! - je suis sortie de la salle de bains et l'infirmière de me dire «Vous l'avez mis à l'envers » J'ignorais qu'il y avait un sens - Votre bout de tissu ressemble plus à un rideau qu'à une robe madame, désolée, mais j'avais pas vu qu'il y avait un bon côté et un mauvais. J'ai aussi trouvé le don de mal mettre les petites pantoufles bleu-ciel-trop-bleu-pour-être-vrai. J'ai demandé à l'infirmière de pardonner ma maladresse - C'est que je ne fréquente pas souvent cet endroit, voyez-vous, j'suis pas trop habituée avec son code vestimentaire.

L'infirmière, qui me trouvait un peu étourdie, mais plutôt divertissante, a pris ma température - 37,1, j'étais heureuse de constater que je ne m'étais pas transformée en animal à sang-froid dernièrement -, ma pression - normale, thank God, y'a au moins une chose que je sais bien faire: avoir une bonne pression -, et mon pouls - 112 battements minutes! Ok, ça, c'est moins normal. Le stress. Oui, c'est ça: le stress. Je m'étais effectivement déjà sentie plus détendue.

Le médecin ne finissait pas de ne pas arriver. J'étais la première patiente prévue sur la liste et déjà, on avait du retard. Bien heureuse de ne pas avoir pris mon rendez-vous en fin de journée, sûrement que j'aurais passé demain. Après plusieurs minutes d'attente, on a conclu que le médecin était trop occupé pour venir travailler, alors on a demandé au médecin en résidence de s'occuper de mon cas. Ou, devrais-je plutôt dire, on a demandé au séduisant médecin en résidence de s'occuper de mon cas.

Le beau pas-encore-tout-à-fait-docteur-mais-ça-s'en-vient-bientôt Guttenbaker ou je ne sais plus trop quel autre nom austro-hongrois hyper sexy qui sonne comme un requiem de Beethoven dans les oreilles.

Le beau docteur Beethoven Guttenbaker. Qui a un léger accent anglophone quand il parle. Et des yeux pétillants lorsqu'il sourit. Mais je ne vois pas son sourire parce qu'il porte un masque bleu-ciel-je-crois-que-je-suis-au-paradis-et-vous-êtes-sûrement-un-ange-venu-pour-me-secourir. C'est donc lui qui allait m'opérer. My, my, my.

Une des infirmières m'a mis une espèce de patch autocollante sur la cuisse, qui allait leur permettre de suivre mes signes vitaux pendant l'intervention. Une énorme patch; je savais pas que l'épilation des jambes était incluse dans le deal.

Beethoven-van Quaker-chose (je sais pu, c'était peut-être Wagner... non! Gutenberg... ou peut-être Salenberg?) a attendu que je m'installe confortablement sur sa table d'opération pour me demander « Puis-je voir votre sein mademoiselle? » Éblouie par son charme irrésistible, j'en avais oublié la raison de ma présence dans cette salle froide et métallique, alors j'ai été plutôt surprise par sa question - Mes seins? Euh... vous trouvez pas que vous allez un peu vite en affaire?! Je ne sais pas s'il fut séduit ou découragé par ma réponse, je n'ai pas été capable de détecter la nature de l'émotion que sa voix de jeune homme au flegme européen essayait de dissimuler. Toujours est-il qu'il m'a lancé « Eh bien mademoiselle, je veux bien aller plus lentement, mais j'ai d'autres patients à voir après vous, alors va falloir vous déshabiller assez vite. » Au fond, qu'est-ce que j'avais à chialer: je passe mon temps à dire que je cherche un gars qui sait ce qu'il veut et qui ne passe pas par quatre chemins pour dire ce qu'il pense. J'avais un merveilleux prototype devant moi.

«Désinfectant». «Bistouri». «Scalpel». Dans sa bouche, ces mots sonnaient comme des poèmes de Rimbaud. J'aurais tout donné pour qu'il me les murmure à l'oreille... Bistouri... Oh oui!! J'en étais là dans mes fantasmes médicaux quand j'ai senti son sexe frôler ma main. Son sexe. Ma main. Frôler. Frisson. Grande chaleur. Les deux en même temps. Il ne faisait pas exprès, il ne s'en rendait probablement pas compte, que son viril engin frottait sur le revers de ma main droite, il faisait juste sa job et pour mieux voir ce qu'il faisait, il avait besoin de s'approcher un peu plus de la table, plus près, plus près, encore plus près, oui, je, oui, oui... L'infirmière a lancé, sur un ton légèrement inquiet: «Le pouls monte docteur. On est à 120. » Et cette fois, c'était pas à cause du stress.

Je n'étais plus stressée du tout. Grâce à l'anesthésie locale, je ne sentais rien lorsque mon Docteur-Grey-juste-à-moi me charcutait la poitrine. Et grâce à ses beaux yeux bleu-ciel-comme-ce-dont-doit-avoir-l'air-le-ciel-au-dessus-de-la-mer-du-Nord, je ne sentais plus rien de la douleur qui taraudait mon cœur de célibataire depuis quelques semaines...

Tout au long de l'opération, mon médecin-en-résidence-de-qui-j'aurais-volontiers-visiter-la-résidence-s'il-m'avait-invitée me posait des questions (je pensais que y'avait uniquement les dentistes que ça amusait, de vous faire la conversation pendant que vous êtes dans la pire des positions) - « Vous faites quoi dans la vie? » Étudiante... en littérature... j'écris, je veux dire, un peu, des fois là... je veux écrire... des... des textes là... « Des romans? » Oui, c'est ça, des romans. «Oh! Intéressant!» Vous trouvez? «Bien sûr. Quand vous sortirez votre premier livre, vous viendrez me le dédicacer?» Euh... oui. Bien sûr. Et ... et vous... est-ce que vous pourriez m'autographier la poitrine une fois que vous aurez terminé? Il a ri.

Et il a arrêté de me poser des questions.

Merde. Je peux pas croire que j'ai dit ça... Moi pis ma grande gueule... C'est la langue que j'aurais dû me faire enlever aujourd'hui.


«Voilà mademoiselle, c'est terminé» Déjà?! «Eh bien, oui! Je peux réouvrir et recommencer si vous voulez!» Non, ça va... Je vous remercie. Mais... je... j'étais bien là, couchée, c'est... c'est confortable ici, hein? « Vous n'êtes pas trop douillette!» Non, c'est vrai, j'suis pas très capricieuse. En fait c'est faux, j'suis très capricieuse. Mais j'ai d'autres qualités vous savez. «Je n'en doute pas. Comme vos points de rousseur. C'est très joli.» Ffffffffffff (son que produit le corps d'une fille qui vient de fondre sur place parce qu'un homme beau et intelligent vient de lui faire un compliment).

Une chance que l'infirmière avait déjà retiré la patch-autocollante-preneuse-de-pouls-et-arracheuse-de-poils, parce que sûrement que j'aurais fait sauter sa machine avec mon rythme cardiaque qui a triplé en une seconde.

«Vous vous sentez bien, mademoiselle?» Oui... oui... juste un peu étourdie... «C'est normal, ne vous en faites pas. Il risque d'y avoir de la douleur aussi. Je vais vous prescrire des analgésiques.» Merci... vous... vous... «Moi, moi, moi avoir un autre patient qui attend dans le corridor, alors je vais devoir vous escorter jusqu'à la porte.»

J'ai fini par décoller, n'ayant pas réussi à trouver d'autres excuses pour prolonger mon séjour auprès de mon bellâtre. Armée d'une prescription d'anti-douleurs, j'ai quitté l'hosto, déçue de ne pas avoir trouvé un moyen d'obtenir un rendez-vous galant. J'imagine que de toute façon, ce n'est jamais une bonne chose qu'un gars vous ait vu les seins avant même de vous avoir invitée à souper; ça ne peut pas mener à une relation solide, non?

Ou peut-être que oui. Faudrait que je lui demande... Comment? En l'appelant au numéro qu'il a laissé derrière ma prescription! Une chance que la pharmacienne l'a vu et a eu la gentillesse de me demander «Le numéro derrière le papier, est-ce important?», lorsque je lui ai remis mon ordonnance...


J'en reviens pas encore. C'est pas contre toutes les règles éthiques et autres serments d'Hypocrate ce qu'il a fait là? Oui. Ça veut dire que j'ai affaire à un vrai rebelle.

Il est encore plus intéressant que je ne le croyais.

4 commentaires:

Pinocchio a dit…

Malade!

Tes posts sont longs mais ils sont bons!

Étudiante en littérature donc, hâte de voir ce que t'as dans les tripes!

Mélissa Verreault a dit…

Oui, je sais, je sais, mes posts sont interminables! Mais j'y peux rien, j'ai une tendance naturelle pour la longueur...!

Tant que je réussis à te garder en haleine jusqu'à la fin!

Comme ça, tu veux voir ce que j'ai dans les tripes? Eh bien... attache ta tuque mon homme!

Anonyme a dit…

Intéressant! ;) Est-ce qu'il va y avoir une suite?

Hannibal Melquart a dit…

En phytothérapie, je trouve quelque chose de bon à partager ici avec toute personne souffrant de la maladie telle que le VIH, l’herpès, l’hépatite ou la maladie de Lyme chronique, la maladie de Parkinson, la schizophrénie, le cancer du poumon, le cancer du sein, le cancer colo-rectal, le cancer du sang, le cancer de la prostate Engographie familiale, Facteur V Leiden, Epilepsie, Maladie Desmoplastic, Cellule tumoral à cellules rondes, Maladie cérébrale, Maladie de Creutzfeldt – Jakob, ProgrèsSclérose, Convulsions, Maladie d'Alzheimer, Carcinome corticosurrénal.Asthme, Maladies allergiques.Aide au VIH, Herpé, Tocde, Glaucome, Cataractes, Dégénérescence maculaire, Maladie cardiovasculaire, Maladie du poumon.Autre prostate, Ostéoporose.Alzheimer,
Démence.
Le lupus aussi. Dr Itua m'a guéri du VIH et m'a donné l'espoir qu'il peut guérir tous les types de maladies que je croyais en lui.) Je fais de mon mieux, je suis parti pour un programme en Afrique de l'Ouest sur la mode sur un autre côté j'étais séropositif. Je traverse un village voisin pour consulter l'horaire de notre programme, puis j'ai trouvé une note indiquant: Dr Itua Herbal Center, puis j'ai demandé à mes collègues ce qu'il en était de cet homme appelé Dr Itua. Elle m'a dit qu'il était un spécialiste des herbes médicinales et qu'il pouvait guérir tous genre de maladie je me suis approché de lui et je lui ai expliqué que je suis un étrangleur là-bas, il m'a préparé des médicaments à base de plantes et m'a dit comment le boire pendant deux semaines. Quand j'arrive à ma chambre d'hôtel, je l'examine puis dit une prière avant de la boire sans savoir qu'après deux semaines, je suis allé faire un essai et j'ai découvert que j'étais négatif. Je lui ai couru pour le payer davantage, mais il a refusé et a dit que je devrais partager ses œuvres pour moi partout dans le monde afin que les personnes malades puissent voir aussi. J'écris beaucoup de choses sur lui cette saison et c'est ainsi que j'ai été guéri en buvant des médicaments à base de plantes du Dr Itua. Il est un homme attentionné au cœur de Dieu. Eh bien - tout ce que j’ai décidé a bien fonctionné pour moi et comment vous allez traiter ce nouvel aspect de votre vie. Vous n'avez pas à souffrir seul et vous pouvez demander de l'aide. Cela ne doit pas non plus être un démon constant, car vous apprendrez à connaître votre corps et vous-même d'une manière beaucoup plus profonde que la plupart des gens. Profitez-en, cela vous aidera à apprécier Africa Herbal Made.
Coordonnées du Dr Itua.
E-mail ... drituaherbalcenter@gmail.comWhatsapp Number .... + 2348149277967