16 novembre 2008

Les fins de soirée sont des débuts d’histoires compliquées

J’ai quitté la rencontre de blogueurs d’hier un peu en trombe. Des fois je suis comme ça : sauvage. J’oublie de dire au revoir et je pars, hop! un coup de vent, boum! comme si je venais de me rendre compte que j’avais oublié de quoi sur le rond de la cuisinière.

Après vous avoir laissés comme une pas de classe, je suis allée rejoindre des copains dans un bar du Mile End appartenant à l’ami d’un ami et qui célébrait ses quatre ans d’existence (pas l’ami, le bar, vous l’aurez compris). Il y avait du beau monde, de l’alcool, un buffet, des DJ, de l’alcool, des gens drôlement accoutrés, de l’alcool, un anglo qui me dévisageait la poitrine, de l’alcool, une file pour aller aux toilettes, de l’alcool, une envie de vomir, mais une file pour aller aux toilettes, une tentative de me retenir pour ne pas me vider les tripes, deux trois grandes inspirations, pu d’alcool, ça ne passait pu, des conversations interminables, la soirée qui s’étirait, un taxi pour rentrer. Je suis arrivée chez moi à quatre heures et quart. En ne rêvant que de mon lit. Mais mon fantasme de sommeil n’allait pas se réaliser aussi facilement que je le croyais.

Sur les marches menant à mon appartement, il y avait un homme, assis parmi deux ou trois sacs de voyage. Il devait être là depuis un bon moment déjà puisqu’il roupillait innocemment. Eh merde, que j’me suis dit, comment j’fais pour rentrer chez moi maintenant : j’enjambe le vagabond? Quatre heures et quart du mat, je n’ai plus de force, je ne saurai pas me défendre si le bonhomme se montre violent et décide de m’attaquer. Mais je n’ai pas le choix, il faut que je le réveille pour lui demander gentiment de me laisser passer. Peut-être que je devrais appeler la police? Mais je n’ai pas de cellulaire et je ne peux pas aller téléphoner à partir de chez moi, pour les raisons qu’on connaît. Ah et puis merde, je ne tiens plus debout, je vais la risquer ma vie, si c’est ce que ça prend pour enfin avoir accès à mon lit. « Scusez moi monsieur. Monsieur! Youhou! ME-SCIE-EUX! J’aimerais ça pouvoir monter chez moi s’il vous plaît. Vous pouvez ben passer la nuit là si vous voulez, mais moi aussi j’ai une nuit à vivre et j’aimerais ça la vivre bientôt. » Le me-scie-eux a finalement relevé la tête, l’air ahuri. Mais pas autant que moi.

C’était mon ex. Ben mon ex-ex.

-Matthieu?!?!!!!!
-Salut Sophie.
-Veux-tu ben m’dire ce que tu fous là!
-Ben j’t’attendais. Y’est quelle heure là?!
-Que…quatre heures, passé quatre heures… Tu… tu m’attendais pour qu’est-ce c’est faire!?
-Est-ce que je peux dormir chez vous ce soir?
-Ben c’est déjà pas mal ça que tu faisais je trouve!
-Ouain, ben, ailleurs que dans tes marches, genre?
-Je comprends vraiment pas ce que tu viens faire icitte, j’suis désolée. Ça fait six ans que j’ai pas eu de tes nouvelles!
-Je sais, je sais. Je vais tout t’expliquer. Mais demain matin, ok?!
-Ok. Mais pense pas que tu vas coucher dans mon lit.
-Nenon. J’ai mon sleeping, tu seras même pas obligée de sortir des draps pour moi.
-Ton sleeping? As-tu amené ta commode aussi?! Pis ta tévé pis ta bibliothèque? T’es pas en train d’essayer subtilement de venir squatter chez nous pour un temps indéterminablement long là?!
-Je vais tout t’expliquer. Mais demain matin, ok?


Demain matin. C’était ce matin ça. Je me suis réveillée à une heure et demie de l’après-midi. Le matin était fini. Et Matthieu parti. Sans ses affaires. Donc il va revenir. Et je vais finir par comprendre ce qui se passe, j’imagine.


Ça sent l’histoire compliquée. Une histoire typique à la Sophie Beaudoin.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Partie vite mais j'ai eut le temps de te parler un peu. :-)

Cré Sophie va !