22 septembre 2009

La cloche

Il est 15h15: la cloche de l'école primaire tout près de chez moi vient de sonner. Je ne les entends pas, mais je les imagine: les enfants affluent dans le corridor, dans un chaos naïf et enjoué; ils se bousculent, rigolent, cherchent leur boîte à lunch; l'un d'eux, avec ses espadrilles pleins de boue, pile sur le bricolage de son petit voisin, lequel se met à chigner, en argumentant que c'était un cadeau pour sa petite soeur; l'institutrice règle le conflit, apprend aux deux bambins la valeur des mots «pardon» et «accident».

Dans la vie, il n'est question que de cela au fond: pardonner au hasard la douleur qu'il nous inflige.

Les enfants ont enfilé leur manteau coupe-vent, leurs bottillons coupe-pluie et leur chapeau coupe-clapet-de-maman-qui-ne-cesse-de-répéter-couvre-toi-c'est-l'automne-maintenant; ils ont récupéré leur sac, et les voilà prêts à rentrer à la maison - collation en attendant que les adultes préparent le souper, leçons, un peu de télévision, un spaghetti qu'il faut absolument terminer si on veut avoir son dessert, un bain, une histoire, un sommeil bien mérité. Demain tout recommencera et ils seront encore heureux sans le savoir.

Le bonheur est de la même famille que l'humilité: il appartient à ceux qui ignorent qu'ils le possèdent.

1 commentaire:

Pierre-Marc Drouin a dit…

Beau. Triste. C'est tout.