03 décembre 2008

Moi je sais qui est Papa me fourre

Depuis ce matin, toute la blogosphère ne parle que de ça. Sur les blogues de Patrick Lagacé et de Dominic Arpin, tout le monde y va de son hypothèse sur « qui-peut-bien-se-cacher-derrière-Simon-Poulin ». Trois petits mots : n’importe quoi (oui, « n » apostrophe est un mot mes amis). Vous êtes tous dans le champ. Mais je ne m’étendrai pas sur le sujet. Après tout, ma vie est bien plus intéressante que celle de tous les Simon Poulin de la terre, n’est-ce pas?!

Alors, à la demande générale, voici la suite des événements dans lesquels j’ai été impliquée, bien malgré moi…


***


Lors du dernier épisode :

Alors que Sophie croyait ouvrir la porte et tomber face à face avec un Matthieu repentant et queue-entre-les-jambes, c’est sur Tiger, le méchant-dealer-de-drogue, qu’elle a buté son joli petit nez.



-Tiger?
-Yo. S’tu fais icitte toé?
-Ben… icitte comme tu dis, ça se trouve pas mal à être chez nous, faque…
-Quoi? T’habites avec le loser à Matthieu Gendron? J’pensais que vous sortiez pu ensemble depuis un boute.
-Ben voyons Tiger, tu te trompes, on file le parfait bonheur depuis des mois lui et moi! On revient d’un safari photo en Afrique, il m’a offert une bague montée de diamants hier comme cadeau juste de même, parce qu’y m’aime!
-Sérieux? Caliss, pis après ça y’essaie de me faire croire que y’a pas une cenne pour me rembourser ses dettes. Ostie de fucker. Y’est où là?!
-Hey! Woh! C’t’une blague! On n’est pu ensemble depuis au moins six ans! Je te ni-ai-zi-ais. Y’est pas ici Matthieu.
-Pourquoi il m’a donné cette adresse-là d’abord?
-Parce qu’il a décidé de s’inviter chez nous sans trop me demander mon avis. Mais y’est pas là en ce moment, je sais pas y’est où.
-Bon, ben si tu permets, moi itou m’a m’inviter pis m’a l’attendre avec toé.
-Veux-tu un café avec ça?!
-Envoueye donc. As-tu de l’espresso? J’aime pas trop le café filtre.

Non mais ça va hein, allez-y, nommez-moi tous vos caprices, moi je n’existe que pour les exaucer après tout! Quelle scène surréaliste : Tiger le misogyne, petit crotté qui se prend pour un maquereau redoutable et un dealer de range international, alors qu’il a de la difficulté à se faire respecter dans son petit quadrilatère qui va des rues Gouin à Fleury, du nord au sud, et de Papineau à de Lorimier, d’est en ouest, – faites le calcul – ce Tiger-là, assis dans mon salon. À attendre que mon ex-ex bipolaire et manipulateur revienne de son escapade semi-nocturne afin de lui péter délicatement les jambes. Entre deux gorgées d’espresso fraîchement moulu et servi sur un beau plateau d’argent avec des petits biscuits importés. En forme de cœur. Et voilà qu’il fouille dans ma bibliothèque…

-Le mariage de mon meilleur ami… Big Fish… Moulin Rouge… Man! T’as pas des films avec un peu plus d’action dans ta collection?
-Euh… non. Désolée. Je n’achète que les DVD des films qui me font brailler. C’est pour les soirées de désespoir où je me sens seule et que j’ai besoin d’épancher mon âme, you know. Pas de Jackie Chan ni de Steven Seagal, sorry.
-Bon, ben on va se contenter de Roméo et Juliette. Au moins y’a des scènes de batailles dans c’te movie-là.
-T’es en train de me dire que t’as l’intention de te starter un film?
-Ben pourquoi pas! Notre petit lapin n’a pas l’air parti pour arriver, on va au moins essayer d’avoir un peu de fun en attendant!
-J’imagine que tu fais comme chez toi! Veux-tu du pop corn?
-T’en as-tu pour vrai?! Man, ça fait des années qu’j’ai pas mangé ça!
-J’en ai, mais c’est du 50% moins de sel, t’aimeras pas ça, pis c’était pas mal une joke que je faisais aussi.
-Oh non, 50% moins de sel, c’pas grave, j’en rajouterai à la main.
-Y’a rien qui t’arrête toi, hein?!

J’ai jamais vu quelqu’un qui ne comprend autant pas le sarcasme. Faut croire que ce n’est pas une qualité requise, saisir le second niveau pis lire entre les lignes, pour vendre de la coke sur les coins de rue et foutre des ecchymoses aux gens qui vous ont pas payé leur deux-trois dernières poffées. Il s’est donc assis sur mon futon, le pot de pop corn entre les cuisses et la tasse d’espresso à portée de main.

-Bon ben, on dirait que t’as pas vraiment besoin de moi pour t’entertainer! J’te laisse en compagnie de ma télé, moi j’vais aller passer un coup de fil.
-Pas de trouble man, dit-il, la bouche pleine.
-Merci pour ton autorisation…

Comment je me débarrasse de lui à c’t’heure?

-Eve?
-Sophie! Allo! Qu’est-ce qui se passe?! Tu m’appelles donc ben tard!
-T’as-tu un truc pour faire partir les taches tenaces?
-Quoi? T’as pas échappé du vin sur ton beau chandail neuf toujours?
-Non, fais-toi en pas, le fruit de nos laborieuses heures de magasinage de la semaine passée est sain et sauf. C’est d’une tache encore plus coriace que je te parle. Matthieu est revenu dans le décor.
-Quoi?! T’as pas recouché avec Matthieu-le-loser?!
-T’es-tu malade! Il s’est juste pointé chez nous out of nowhere pis là j’suis comme pognée avec lui pis avec son dealer de drogue à qui il doit de l’argent pis qui a décidé de venir écouter des films de fille dans mon salon.
-Ok. Je ne comprends absolument rien.
-Normal. Moi non plus. Veux-tu juste t’en venir pour me soutenir moralement?
-Dois-je amener des armes quelconques?
-Non. Laisse ton canif che’vous, on s’arrangera avec mes couteaux de cuisine si jamais la chicane pogne dans la cabane.

Eve, ma presque voisine et amie-sur-qui-on-peut-toujours-compter-en-cas-de-situation-absurde, s’est pointée en moins de deux. À défaut d’amener des armes blanches pour nous défendre, elle est débarquée avec deux bouteilles de rhum. « Mes parents reviennent de Cuba. Ils en ont ramené une caisse. », a-t-elle clamé en passant le seuil de la porte. J’pensais que y’avait une limite d’alcool qu’on pouvait ramener d’outre-mer, mais bon, j’ai pas posé de question. J’étais plutôt mal placée pour juger de ce qui était illégal ou pas, avec ce revendeur de cam qui se prend pour un pimp d’effouéré dans mon salon.

-Wow, du rhum brun. Man! C’est d’la bombe en plus ce que t’as ramené là, c’est le meilleur que tu peux pas trouver à la Havane!

Bon, le pimp s’est soudainement transformé en guide touristique. Il s’est emparé d’une des bouteilles et s’est mis à caller à même le goulot. Pourquoi se gêner.

Pourquoi se gêner. Je me suis reposée cette question en boucle pour finalement me rendre compte que je n’avais aucune raison d’avoir des scrupules. Tant qu’à être dans une situation de merde, aussi ben en rire et s’amuser un peu.

Eve, Tiger et moi, on a trinqué jusqu’à cinq heures du matin cette nuit-là. L’homme a fini la soirée en vomissant dans le bol de pop corn vide. Les grains de maïs sont retournés là d’où ils venaient, quasiment dans leur forme initiale. J’ai jamais autant ri. Finalement, vers six heures du mat, alors que je sentais poindre le soleil et que Matthieu, lui, n’avait toujours pas daigné pointer son museau, j’ai mis Tiger dans un taxi. Il était à moitié dans le coma.

Le lendemain je me suis réveillée avec un mal de bloc incroyable. Eve, qui travaillait à neuf heures, était déjà partie depuis un bon moment. J’ignore comment elle a fait. Elle est assurément dotée d’un meilleur foie que le mien. Saoule, saoule, saoule, elle était complètement saoule. Elle s’est endormie dans mon lit avec un couteau de cuisine dans la main gauche – on a fait de très mauvaises blagues de légitime défense tout au long de la soirée… – que j’ai pris soin de lui retiré avant de moi-même tomber comme une brique. Et à neuf heures elle était au bureau. Elle mérite le Prix Nobel du meilleur système digestif. Elle m’a téléphoné à une heure. C’est elle qui m’a réveillée en fait.


-Debout là-dedans!
-Ok, toi, t’es vraiment trop dedans à matin!
-À midi tu veux dire! Et avec raison! J’ai trouvé une solution aux problèmes d’argent de ton Matthieu.
-Mais on s’en fout des problèmes de cash de Matthieu, on n’est même pas sûr qu’il est encore vivant.
-Ben mettons qu’il est vivant, il va avoir de quoi rembourser ses dettes.
-Comment, veux-tu ben me dire?
-Tiger a échappé son porte-feuilles dans la cage d’escalier hier chez vous. Je l’ai trouvé en partant ce matin. Y’avait son adresse dedans, évidemment. Y’habite à côté de ma job, ça fait que j’suis allée lui porter sur mon heure de dîner. Y’était ben content.
-Je comprends pas le rapport?
-Ben avant de lui redonner son dû, j’ai pris soin de me récompenser moi-même pour mon honnêteté!
-T’as pas volé de l’argent à Tiger?!
-Man, avec la quantité de fric qu’y’avait là-dedans et avec son état d’ivresse avancé encore ce matin, j’te jure qui pouvait se rendre compte de rien!
-T’es complètement folle!
-Peut-être! Mais avoue que c’est drôle de penser que Matthieu va rembourser le mec avec son propre fric…


Encore une fois, vous devrez patienter pour la suite, car là, je suis exténuée… C’est épuisant, vivre à temps plein dans Virginie

3 commentaires:

COLDBRAIN a dit…

héhé!
Top cool!
Ça donne envie de redéménager à Montréal beach!
Le plus d'action qu'on peut espérer dans mon coin, c'est l'vieu du quartier qui se fait traîner sur 2 km en dessous d'un char...

Jeans Airoldi a dit…

Moi aussi je sais qui est Papa me fourre...

Ann a dit…

Keep spending most their life living in the gangsta pa-a-radise!