07 juin 2008

Poésie du dimanche - parce qu’on est samedi mais qu’on vit toujours un pied dans l'avenir




SILLON

Le train file un morceau de toi arraché à mon chandail qui pend – ne tire pas – tout pourrait tomber et les choses si belles se défaire sans que plus jamais nous sachions les remettre à leur place on avance dans le jour qui tire – lui aussi à sa fin alors que – cette impression que tout commence


MÉTÉORITE

le train va et nos corps suivent enfin les choses prennent le sens qu’on voulait leur donner nos révolutions à n’être plus vaines ta lente traversée de mon corps comme d’une stratosphère jusqu’à un océan qui n’existe pas encore où aller nous exploser sans faire de vague


TRENTE NŒUDS

sur les nappes turquoises les voiliers blancs d’ogive sondent une terra incognita – ils espèrent découvrir îles nouvelles et grèves vierges alors que sous leur coque déferle l’inconnu – à leur insu cette mer – personne n’avait vu que je t’aimais mais on croyait les mers trop grandes pour être manquées l’infini à tout coup déjà révélé et les voiles toujours capables de nous y mener il faudrait apprendre à faire un peu moins confiance


LES JOURS RÉCIPROQUES

à cette époque où tout encore était à apprendre et les limites à cartographier j’aurais dû m’intéresser un peu plus à la géographie et moins à ton corps sans frontière autre que l’amour que nous ne partageons pas quand la terre est sans issue les corridors sont tout ce qu’il reste à arpenter


SOLSTICE DE JUIN

nous coupons à travers les champs sans rien cueillir vraiment que les restes d’une ancienne récolte nous allons vers l’été à toute vitesse mais toute vitesse n’est pas bonne à dire la lumière n’était peut-être pas faite pour toi et moi – il n’y aura dans le feu de la st-jean qu’un peu plus de paille qu’à l’habitude

3 commentaires:

Anonyme a dit…

? Je suis pas certaine d'apprécier... Je suis essouflée juste à lire. Et la cohérence? Je sais que c'est un peu ça la poésie, mais je préférais suivre le récit de ta vie. J'aimais ta façon de décrire ce que tu vivais. Rien à voir avec les textes que tu soumets maintenant. Je suis désolée d'être aussi franche, c'est ma passe "je dis tout".

Mélissa Verreault a dit…

J'entends ton commentaire, ô toi, personne anonyme, mais je n'ai rien d'autre à répondre que «Eh ben, coup donc». Si toi tu es dans ta passe «je dis tout», moi je suis dans ma passe «je n'ai plus envie de raconter ma vie sur la place publique». Alors désolée, je ne crois pas que la Sophie un peu exhibitionniste que tu semblais te plaire à «espionner» reviendra bientôt... Cela dit, je ne compte pas mettre uniquement de la poésie ici, alors tu pourras quand même revenir faire ton tour, au cas où tu y trouverais de quoi te mettre sous la dent.

Et je tiens à défaire un mythe ici: ce qui fait la poésie, ce n'est pas le manque de cohérence des mots qui se suivent sans lien logique apparent...

YsoboY a dit…

et heureusement que "la poésie, ce n'est pas le manque de cohérence des mots qui se suivent sans lien logique apparent...", sinon ce ne serait pas de la poésie qu'il y a ici, vue la cohérence qui s'installe bien confortablement dans l'ensemble! Poésie du dimanche... douce ironie?