29 mai 2007

Plaisir coupable… suite


Marcher sous la pluie n’est pas une activité si désagréable en soi, mais marcher sous la pluie sans savoir où l’on s’en va, c’est un peu moins réjouissant que ce qu’ont bien essayé de nous faire croire Gene Kelly et Debbie Reynolds dans le film dont il n’est pas obligatoire que je nomme le titre pour qu’on saisisse mon clin d’œil subtil.

Ne pas savoir où l’on va dans le sens de «ne pas avoir de destination».

Faire des allusions douteuses à des classiques du cinéma dans le sens de «j’ai toujours été mauvaise pour faire des jeux de mots et mes blagues tombent souvent à plat.»

Dire n’importe quoi et perdre le fil de ses idées dans le sens de ne pas avoir de destination également. Je viens d’inventer un synonyme. Fin de la parenthèse de trois paragraphes.

Pourquoi je voulais prendre le métro un peu plus tôt si je n’avais même pas de destination? Pour m’en trouver une, justement. Parce que rendu au bout de la ligne orange, tu n’as pas le choix de débarquer, alors tu suis les indications qu’on te donne et tu te dis : «C’est ici que mon chemin s’arrête.» Tu assumes la fin qu’on t’impose, et voilà, les choses sont simples. Mais quand c’est à tes deux pieds que tu dois te fier pour choisir la direction, tout se complique.

C’est dimanche. Et le dimanche, je n’ai rien à faire. Rien d’obligé, de pressant, de nécessaire. Évidemment, comme tout le monde, j’ai cette pile de huit kilomètres de hauteur de choses-à-faire-que-je-remets-toujours-à-demain-et-que-je-pourrais-très-bien-entamer-aujourd’hui, mais parmi ce fouillis, aucun dossier urgent. C’est d’ailleurs pour ça que je les ai tous remis au demain-qui-n’existe-pas. J’ai donc besoin d’un but plus tangible, d’un besoin plus «besoin».

Mais j’ai besoin, besoin de rien.

Je suis heureuse.

Et c’est ça le maudit problème. Je suis heureuse. Il est là, mon plaisir coupable : le bonheur. L’état de satisfaction. L’être humain n’a pas été conçu pour être satisfait, alors lorsqu’il l’est, il faut automatiquement se poser des questions. C’est anti-condition humaine d’être heureux, merde. Tu peux pas te prétendre comblé quand le trois quart de la planète souffre, ce serait complètement aberrant. Un peu de compassion à la fin!

Mon but du dimanche devient donc celui-ci : trouver une bibitte noire. Et apprendre un peu à m’apitoyer sur mon sort. Après les cours de négociation, les cours d’apitoiement. J’ignore qui serait suffisamment compétent pour m’enseigner cet ardue tâche? Magalie, peut-être. Elle est bonne dans le chialage compulsif et le «mettre la faute sur le dos de tout le monde sauf le sien».

Me semble que ça me ferait du bien de la voir.

5 commentaires:

Jordan Raymond a dit…

Salut Sophie

J'aime beaucoup le rythme de ton récit. Surtout la deuxième partie, plus juste.

Je lirai les prochaines plus tard. Avec des ciommentaire, souhaitons-le tous sur le web, plus explicatifs et critique. Disons que celui-ci compte pour une "petite claque dans le dos" de départ.

Jordan Raymond a dit…

Je voulais aussi savoir si tu pouvais corriger le mot "commentaires" (2 fautes) et "critiques" (1 faute).

Sinon, j'ai l'air taré.

Mélissa Verreault a dit…

Merci Jordan.

Malheureusement je ne peux pas corriger les fautes dans ton commentaire. L'Internet ne pardonne pas...
Mais je suis convaincue que tous seront indulgent à ton égard!

S.

Johanne a dit…

Et voilà! J'aurais dû continuer à lire au lieu de t'écrire un commentaire impertinent dans la partie d'avant. La voilà l'explication des leçons d'apitoiement !

Pinocchio a dit…

La première phrase est grandiose!

J'aime bien la reprise de la chanson thème du film dont tu ne parles pas faite par Mint Royale. T'iras écouter ça.

Singing in the rain.